des déserts médicaux et paramédicaux

Posted by kineblog on November 18, 2010

Les densités d’infirmiers libéraux vont de pair avec les masseurs-kinésithérapeutes, les chirurgiens-dentistes et les médecins généralistes libéraux.
Les masseurs-kinésithérapeutes vont aussi avec les dentistes, les généralistes libéraux et salariés, les spécialistes libéraux.

Lu le numéro spécial de la Gazette SantéSocial (FEHAP, octobre 2010) qui présente une très intéressante étude consacrée à la démographie médicale et paramédicale.
Extrait :

… Dès lors que faut-il faire ? Ce ne sont pas les aides Ă  l’installation qui rĂ©gleront un problème aussi ancien et aussi profond. On en a ici la dĂ©monstration.
Le « laisser faire, laisser aller » ne produit rien de bon sur ce plan. Il creuse les inégalités. Sans doute vaut-il mieux convaincre que contraindre mais on ne voit pas qu’il y ait d’autre solution que de revenir d’une façon ou d’une autre sur la liberté totale d’installation comme cela a été fait pour les infirmières et pour cela il faut offrir de réelles compensations financières. Cela sans doute n’est pas facile comme en témoigne très récemment l’abandon pur et simple des mesures en ce sens et pourtant assez peu contraignantes prévues par la Loi du 22 juillet 2009, (HPST).
Le problème est si ancré qu’on ne peut laisser les établissements chercher des solutions au cas par cas d’autant qu’une solution locale crée naturellement un problème ailleurs et que le risque est patent d’une surenchère aussi dispendieuse qu’infinie. Les professions de santé, ce sont les troupes, le nerf de la guerre autant qu’un bien précieux et souvent prestigieux. Sans elles, un établissement n’est qu’une coquille vide qui a tôt fait de s’effriter.
Dans leurs efforts de restructuration, de coopération pour répondre toujours mieux aux besoins de la population comme c’est leur mission et leur seule justification éthique, les établissements de santé comme les établissements et services d’aide à la personne sont souvent confrontés à d’insolubles difficultés de recrutement et de fidélisation de leurs emplois.
Ils sont en réalité victimes d’un problème qui les dépasse et vis-à-vis duquel ils ne pourront pas grand-chose aussi longtemps que ce problème ne sera pas résolu par ceux qui en sont les responsables. Après tout, n’est-il pas temps de songer à la création d’un corps de professionnels contractualisés avec son recrutement parallèle pour l’exécution de ce qui est vraiment une mission de service public ? Ceci offrirait sans doute à de nombreux jeunes des possibilités d’études et d’emploi auxquelles les conditions actuelles d’étude ne permettent pas d’accéder. On a fait la même chose dans les années 60 quand l’éducation nationale a décidé que les enfants des campagnes avaient vocation autant que les enfants des villes à accéder au Collège puis au Lycée et pas seulement aux Cours Complémentaires de l’École Primaire. Le problème s’élargit aujourd’hui aux habitants des périphéries défavorisées des grandes métropoles que trop de professionnels de santé désertent tout autant que le rural profond. N’est-il pas temps de traiter résolument cette question ?

> source : La démographie médicale et paramédicale, l’inégalité des possibles, 32 pages au format pdf.

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