CAPI, quelques milliers d’euros pour des mĂ©decins sous influence ?

Posted by kineblog on November 14, 2010

Relevé sur Atoute, la fine plume toujours bien acérée et très documentée du Dr Dupagne :

Morceaux choisis

Le CAPI : la conjuration des lemmings

Le CAPI est un programme de l’assurance-maladie française destinĂ© Ă  valoriser l’activitĂ© des mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes dont les prescriptions sont en accord avec des indicateurs de qualitĂ© prĂ©dĂ©finis. Si les prescriptions du mĂ©decin rentrent “dans les clous”, il reçoit une prime de quelques milliers d’euros en fin d’annĂ©e.

De nombreux confrères, dont certains que j’estime, ont plongé à pieds-joints dans le piège tendu par l’assurance maladie, tels des Lemmings marchant en rang serré vers leur perte. Il faut dire que la manœuvre était subtile : les premiers indicateurs qualitatifs retenus sont assez consensuels, destinés à appâter le confrère qui pense Puisque je le fais déjà, pourquoi ne pas accepter une prime ? On trouve néanmoins dans le catalogue des indicateurs des incitations d’intérêt assez douteux, comme la vaccination antigrippale systématique des seniors.

Ce qu’ils n’ont pas compris, c’est qu’il en est du CAPI 2010 comme des formations financées par l’industrie pharmaceutique et des actions sponsorisées en général : c’est toujours celui qui paye qui finit par mener la danse, et la dépendance au financeur finit par devenir totale. Nous en avons l’exemple avec les sociétés savantes et surtout la convention médicale, autre forme de contrat transformé de fait en obligation avec le temps.

Les augmentations d’honoraires futures seront intĂ©grĂ©es dans ce CAPI, et le mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste capiste va progressivement “penser CAPI” avant de prescrire. L’objectif de maintien de sa prime va progressivement interfĂ©rer avec la recherche du meilleur traitement pour son patient. C’est humain. C’est inĂ©vitable. La relation mĂ©decin-malade va en ĂŞtre profondĂ©ment altĂ©rĂ©e.
Je maintiens que la signature du CAPI participe aux conflits d’intérêt qui anéantissent notre profession, au même titre que recevoir les visiteurs médicaux ou participer à des actions de formation financées par l’industrie pharmaceutique.
Il n’y a pas besoin de CAPI pour soigner correctement ses patients, et s’ils se sentent étranglés par la convention, qu’il se rappellent qu’elle ne constitue finalement que le CAPI précédent, en moins contraignant.

Notons que pour nous autres kinĂ©sithĂ©rapeutes, arpettes de l’autonomisation des patients, nulle prime en vue pour bon respect des rĂ©fĂ©rentiels, juste un rationnement des soin, une pĂ©nalisation des malades … car “c’est toujours celui qui paye qui finit par mener la danse” !
On a pas fini de danser.

> lire l’intĂ©gralitĂ© de Le CAPI : la conjuration des lemmings sur Atoute.org

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