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Relevé sur la liste de la SFK, en 2008, et retrouvé depuis (en début d’année je recycle toujours un peu), un échange intéressant faisant suite à une (trop) longue série d’échanges (à mon avis stérile) concernant le nettoyage des spiromètres :

—– Original Message —–
To: societe_francaise_de_kinesitherapie@yahoogroupes.fr
Sent: Sunday, February 03, 2008 9:55 PM
Subject: SFK: RE: Re: Re: RE: Aseptie et nettoyage spiromètre

À H., et bien entendu à tous,

Je pense qu’il faut faire montre de prudence lorsque l’on aborde le sujet des transferts de tâches, et/ou de compétences. Je ne partage pas l’enthousiasme d’Henri quant à la possibilité de s’affirmer comme compétent à formuler un diagnostic différentiel sous le seul prétexte de disposer d’un outil performant. Le pré requis d’un DU, voir d’un DIU, me parait de même un argument de faible puissance. Ne soyons pas naïfs, les DU et DIU sont à ce jour des « diplômes » qui n’apportent aucune plus value à notre DE, dans la mesure où ils se positionnent en aval dans la hiérarchie des validations.

Au plus constituent-ils des formations continues souvent, mais pas toujours, mieux « ficelées » que les formations dispensées par les multiples farfelus qui se mettent sur le marché.

L’inhomogénéité des enseignements, l’absence de transparence des évaluations, le recrutement des intervenants relèvent le plus souvent d’accommodements locaux régionaux qui n’ont pas grande relation avec un niveau de scientificité ou d’exigence susceptible d’être opposable.

La niche exploitée par les promoteurs des « chest physiotherapist, ou respiratory therapist », abandonne de fait l’idée d’une profession généraliste autonome et mature, pour promouvoir une sous catégorie inféodée aux médecins pneumologues, qui lâcheraient quelques actes techniques à des subalternes, se gardant bien évidemment l’indication, la prescription et le suivi.

Notre énergie ne doit pas se disperser : plusieurs voies sont possibles, mais la montée en compétence ne se réalisera qu’à travers une refonte du cursus initial de formation, qu’il soit universitaire ou issu d’un cursus identique ou proche de celui des grandes écoles.

Attention au miroir aux alouettes…

DP

La réponse:

— Original Message —–
To: societe_francaise_de_kinesitherapie@yahoogroupes.fr
Sent: Monday, February 04, 2008 11:13 AM
Subject: SFK: Re: RE: Re: Re: RE: Aseptie et nettoyage spiromètre

Bonjour,
Pour répondre à DP :
Il n’est en effet pas question de s’autoproclamer compétent et, bien que ne partageant pas l’avis de D. à propos des DU, je ne pense pas qu’ils soient nécessaires et suffisants pour acquérir ces compétences.
“DU et DIU sont à ce jour des « diplômes » qui n’apportent aucune plus value à notre DE, dans la mesure où ils se positionnent en aval dans la hiérarchie des validations. Les DU et DIU ne sont, comme l’affirme la HAS, qu’une étape (compétence spécifique) vers l’étape du dessus : compétences étendues “pourvues d’un référentiel métier propre”.
Pour l’instant ils n’apportent en effet, aucune validation à notre DE, mais je ne pense pas qu’on puisse affirmer qu’ils ne nous apportent rien : un certain nombre d’entre nous ont pu y acquérir des compétences (certes non reconnues).
Quant à l’analyse de D. vis à vis de formations inhomogènes et de formateurs recrutés plus par connivence que par compétences, je ne peux qu’y souscrire et c’est bien ce qui gangrène notre profession souvent plus remplie de croyances que de savoirs…
En revanche, décidément non, je ne crois pas à une profession généraliste … et omnisciente. Il me semble que notre alternative est celle d’une formation commune puis de spécialisations, ou de la création d’autres filières voyant la nôtre s’étioler peu à peu.
Pour ma part, j’ai toujours trouvé curieuse l’existence de métiers différents entre kinés, ergos, podos, psychomot… alors qu’une formation commune puis une spécificité me semblerait plus cohérente. C’est ce tronçonnage du patient en organes et en fonctions qui fait la cacophonie, une formation commune donnerait une culture commune et donc une coordination naturelle entre confrères complémentaires.
Quant aux thérapeutes respiratoires, je vois mal comment ils pourraient être une sous catégorie inféodée aux médecins pneumologues, qui lâcheraient quelques actes techniques à des subalternes, se gardant bien évidemment l’indication, la prescription et le suivi, puisque c’est dans le cadre du transfert de compétences et dans un contexte de pénurie médicale prévue à l’horizon 2020 qu’ils auraient l’opportunité d’émerger.
A trop craindre les tutelles, ne risque-ton pas de finir seul ? Ne sommes nous pas déjà réellement inféodés aux médecins à l’heure où on parle de transférer une partie de leurs compétences ?

Je suis convaincu que ces changements dans le paysage sanitaire se feront… avec ou sans nous. Puisqu’ils sont dictés, pour nos tutelles, par des impératifs économiques (cf. projet de recommandations de la HAS).
- Qu’ont à gagner nos tutelles de l’universitarisation de notre formation ?
- rien si ce n’est des revendications salariales…
- Qu’ont-elles à gagner d’un transfert de compétences des médecins vers les paramédicaux ?
- D’énormes économies d’honoraires médicaux. La division du pouvoir de nuisance (des grèves de médecins par exemple)…

L’université ou les hautes écoles, c’est par la petite porte du transfert de compétences que nous les obtiendrons… à moins que, trop préoccupés de nos éternelles querelles intestines, nous restions figés, telle la moule sur le rocher dans nos rêves de prétendue gloire passée.
Si nous ne prenons pas ce train en marche, nous resterons sur le quai ( on en a l’habitude)
Demain :
- le dos aux ostéo ?
- la main aux ergos ?
- le pied aux podos ?
- l’équilibre aux psychomot ?
- le muscle et l’entraînement aux APA ?
- la cellulite et la santé beauté aux kinés ????
A trop craindre le miroir aux alouettes, on oublie le vieil adage qui veut que faute de grives… on mange des merles.
Amicalement.
HF

Sympa, non ?
La SFK c’est là