Belgique: kiné, accréditation et EBP

Posted by kineblog on April 25, 2008

kinésithérapie

Récupéré, sur le site de la FNDLK (Fédération Nationale des Docteurs et Licenciés en Kinésithérapie), un texte très intéressant, qui devrait résonner (raisonner?) aussi chez nous:
Accréditation et EBP ( Evidence Based Practice) : une opportunité pour la kinésithérapie ?

Le kinésithérapeute belge obtient de bons résultats dans l’enquête de satisfaction effectuée par Test Achat auprès des patients (Vous pouvez consulter l’enquête Test-Achat dans les archives, KA 401-déc 2006). Presque la moitié des patients partage l’avis que le nombre de séances prescrites ne suffit pas. Ceci rejoint une critique justifiée de la nomenclature actuelle.

Quelle est donc la raison de cette rage d’économies et le rationnements de ces dernières années ?
La qualité des soins offerts par les kinésithérapeutes est-elle insuffisante ?
Les soins fournis ne sont-ils pas suffisamment étayés scientifiquement ?

Nombre d’experts pensent que l’amélioration systématique de la qualité des soins de santé mènera à une offre de soins mieux axée sur la demande. En outre, elle ce phénomène fera diminuer les dépenses d’analyses et de traitements inutiles. Il est donc important que chaque kinésithérapeute surveille son niveau de compétence scientifique et le réactualise régulièrement, afin de pouvoir appliquer à tout moment le concept de traitement le plus approprié.

S. Brumagne affirme dans un récent article : « Les changements effectués au curriculum ces cinq dernières années ont eu pour but de former des kinésithérapeutes capables d’offrir une qualité de soins basée sur « l’evidence-based-practice », avec le raisonnement clinique en point de mire. »
On ne peut nier cet état de fait, mais nombre de kinésithérapeutes de terrain fournissent déjà, depuis des années, et de manière spontanée, des efforts de formation permanente, sans aucune compensation.
Dans son article, le même auteur déclare que développer de manière correcte un nombre suffisant de preuves en faveur de la kinésithérapie est un réel problème, tant qu’on se basera sur les classifications médicales.
La quête de « l’ultime vérité » dans le raisonnement et l’action clinique a le vent en poupe depuis le lancement en 1990 de la « médecine basée sur l’évidence » (EBM).
Les attentes du patient et l’expérience spécifique des prestataires de soins sont confrontées à la science, notamment aux RCT correctement exercés et aux meta-analyses qui en découlent.
Jamais, la quantité d’information scientifique de qualité n’a été aussi abondante. Il semble que les kinésithérapeutes apprennent à réfléchir de manière plus critique, se trouvant confrontés à la demande de plus d’évidence. Ce qui attire en retour, plus d’attention sur un contrôle permanent de la qualité.
Dans un premier temps, les kinésithérapeutes de terrain ne sont pas encore suffisamment soutenus par les évidences scientifiques. L’offre actuelle d’analyse ne correspond pas suffisamment aux questions rencontrées dans la pratique. De même, l’applicabilité des évidences scientifiques disponibles pose un problème de « variables contextuelles ». Parallèlement, la politique de santé d’un pays défini également les moyens financiers mis à disposition de la recherche, influençant par ce fait les évidences scientifiques qui trouveront, ou non, un application pratique.
Le kinésithérapeute individuel se heurte quotidiennement à ces restrictions. Pour lui, la kinésithérapie est bien plus qu’une « science de l’évidence », et sa pratique des soins fait surtout appel à ses capacités thérapeutiques (communicatiion, empathie, expérience pratique et de la vie, perception du fonctionnement personnel du patient…), ces paramètres essentielles étant complémentaires aux aptitudes EBM.
Sackett, le fondateur de l’EBM, affirmait déjà qu’il s’agit de confronter la demande spécifique du patient à l’expertise du prestataire et aux évidences disponibles.
L’EBP « (evidence-based-practice), l’ensemble de la pratique et des résultats de l’analyse scientifique », n’en est qu’à ses balbutiements. Cependant, il est certain qu’il constitue une des flèches à l’arc du prestataire de soins, afin d’optimaliser son travail.

Nous devons encore démarrer un système généralisé d’amélioration permanente de la qualité.
Lorsque l’on veut favoriser la qualité, il va de soi, qu’on ne fera appel qu’aux méthodes et systèmes qui ont prouvé scientifiquement une réelle amélioration qualitative. Les kinésithérapeutes sont déjà suffisamment contrôlé et structurés; seul un apport solide et valable peut être utile. Il faut progressivement mettre un terme et faire disparaître ce qui n’apporte aucune valeur ajoutée. Les systèmes simples et transparents, avec un apport extérieur minimal, auront le plus de chances de succès.
Les expériences de l’étranger nous montrent que des projets favorisant la qualité et des groupes locaux d’évaluation émergeront sur base volontaire et enthousiaste au sein du groupe professionnel. Ils ne pourront être imposés par les instances supérieures.
A notre point de vue, et afin de fournir un travail de qualité, certaines conditions indispensables doivent être remplies ; à savoir des honoraires et des remboursements corrects.
Le développement d’une nouvelle nomenclature, basée sur la Classification Internationale du Fonctionnement, reste un vœu pieux, vu le rapport émis par le Centre d’Expertise (voir par ailleurs dans ce numéro).
Ce rapport est favorable aux initiatives d’amélioration de la qualité et à la formation permanente des kinésithérapeutes en Belgique, inspirée par d’autres exemples européens, et par le rôle des associations professionnelles en la matière.
Il omet cependant de mentionner comment ces associations professionnelles pourront accéder aux moyens financiers nécessaires à l’accomplir correct de cette tâche.
À l’instigation de notre commission de conventions, un groupe de travail a été mis sur pied en 2005 sur le thème de l’accréditation. Ce point était déjà à l’agenda de 1999. Nous (FNDLK) nous sommes érigés contre une proposition de l’AKB contenant des éléments hors sujet, tels, entre autre, des normes d’installation.
La mise au point de la nouvelle nomenclature a retenu toute l’attention de notre commission de conventions et du Conseil Technique pendant quatre ans. Une proposition de la FNDLK de 2001, devenu proposition du Cartel des Kinésithérapeutes depuis, est soutenue à présent par l’AKB. Les discussions avec les organismes d’assureurs, au sein du groupe de travail accréditation, sont en voie d’aboutissement.
La proposition actuelle attribue l’accréditation aux Affaires Sociales. La présence des OA’s sur cette plate-forme devrait garantir le financement du système.
Le projet prévoit une représentation paritaire des kinésithérapeutes, OA’s et des institutions académiques pour l’apport scientifique au sein du groupe de travail accréditation.
À ce jour un désaccord existe encore sur le rôle de la commission scientifique du Conseil National de la Kinésithérapie (CNK) en tant qu’organe de conseil scientifique du groupe de travail accréditation.
On recherche actuellement un consensus afin de définir l’instance qui se chargera du rôle de conseiller scientifique.
Dès que la commission de conventions trouvera un accord sur le texte de la proposition et sur son financement, il pourra être fondu en texte de loi.

C’est alors seulement que les premiers pas vers un système d’amélioration continue de la qualité pourront démarrer .
Les groupes professionnel concerné ne pourra qu’être gagnant dans ce processus
Nous approfondirons le contenu pratique de cette proposition dans un prochain numéro.

Luk Dieleman
Dernière mise à jour : ( 03-01-2008 )

Trackbacks

Use this link to trackback from your own site.

Comments

Leave a response

Comments