les pieds dans le SPA

Posted by kineblog on February 02, 2008

Fond de tiroirs

Honteusement recopié cet article publié sur emotionSPA:

MASSAGE : un mot au centre de polémiques

Claire DUTILLEUL
Demandez à n’importe quel quidam quel soin il viendrait chercher dans un Spa, il vous répondra spontanément dans 99 % des cas un « massage » …
Et c’est là que les choses se compliquent ! Sait-il ce malheureux, que ce mot magique qui ouvre à son inconscient un univers de plaisir et de sérénité, est un mot qui serait, selon certains, tabou ? Parce que ce point concerne tous les Professionnels, SPA-A a décidé d’ouvrir dans ces colonnes le débat, sans tabou si possible …

La législation
Pour poser la problématique, essayons d’y voir un peu plus clair au niveau de la terminologie. Pour le Larousse, le massage, c’est l’action de masser … Le verbe « masser » est apparu en 1779, sous la plume de Le Gentil, « Voyage dans l’Inde », de l’arabe « mass », qui veut dire « toucher, palper », la pratique du « massage » venant d’Orient. Or, pour les uns, le massage est un domaine réservé « 100% kiné ». Pour les autres et le grand public en particulier, le massage est aussi un acte qui relève de techniques manuelles qui ont traversé les cultures et les temps, générant du bien-être et de la relaxation.

« Pour les uns, le massage est un domaine réservé « 100% kiné »

Jusqu’à une date récente, le Code de la Santé Publique établissait que «Nul ne peut exercer la profession de masseur-kinésithérapeute, c’est à dire pratiquer le massage et la gymnastique médicale, s’il n’est muni du Diplôme d’Etat de masseur-kinésithérapeute et inscrit au tableau de l’ordre ». Puis une modification est intervenue, stipulant que « la profession de masseur-kinésithérapeute consiste à pratiquer habituellement le massage et la gymnastique médicale ». (Art. L432-L), ce qui revenait à définir la profession de kinésithérapeute au détriment de la notion de monopole de l’exercice du massage.

Massage ou modelage ?
Les esthéticiennes y ont vu un espoir d’ouverture en leur direction. Elles ont en effet reçu une formation aux pratiques manuelles de massage au cours de leurs études et revendiquent à ce titre le droit de pratiquer dans le cadre du bien-être. Alors, on leur a réservé un terme en forme de cache sexe, le « modelage » utilisé sur les menus de soins les plus précautionneux… Mot que le Public s’obstine à ignorer … Les kinés se sont émus de cette modification qui rendait plus difficile la preuve de l’exercice illégal du massage. Sur requête en annulation déposée par le S.N.M.K.R, le Conseil d’Etat a considéré dans son arrêt du 29 décembre 2000 que « [la nouvelle rédaction] n’a ni pour objet ni pour effet de modifier l’état du droit relatif aux conditions de l’exercice de la profession et à la répression de son exercice illégal ».

« Le « modelage » utilisé sur les menus de soins les plus précautionneux…
Mot que le Public s’obstine à ignorer »

Cette position a depuis maintes fois été confirmée grâce au puissant lobbying exercé par les kinés et les questions au Gouvernement (5 en 2003, parues au Journal Officiel) sont claires : « Les actes de massage thérapeutique ou non thérapeutique sont réservés aux masseurs kinésithérapeutes titulaires de diplômes mentionnés à l’article L4321-2 du Code de la Santé Publique. Par conséquent, le droit français encadre cette activité et l’autorise aux seuls masseurs kinésithérapeutes. Ainsi les personnes qui ne sont pas masseurs kinésithérapeutes ne sont pas habilitées à réaliser ces actes et sont passibles de sanctions pénales prévues à l’article L4323-4 du Code précité ».
En l’état actuel du droit, avouons que la situation créée par les textes est ambiguë, ce qui peut constituer un véritable chausse-trappe pour un Spa. Pendant ce temps là, les clients demandent un « massage » … Et dans l’intimité de la cabine, la seule chose qui importe vraiment, c’est le savoir-faire et le savoir être du thérapeute. Et c’est là à notre avis, toute la complexité du débat. A force de focaliser le débat sur la ligne de partage entre kinésithérapeutes et esthéticiennes, on a laissé le champ libre à certains « praticiens » qui peuvent exercer sans le moindre contrôle leur art sur des personnes qui peuvent être plus ou moins fragilisées …

Rappelons que la peau constitue la dernière frontière intime qui protège le moi intérieur, le toucher a toujours été empreint d’interdits liés tant à la sexualité qu’à l’agressivité. Au niveau symbolique, l’imposition des mains signifie un transfert d’énergie ou de puissance. On parle d’émotions à fleur de peau … Le débat est ouvert, SPA-A le poursuivra avec les Professionnels et donnera dans les prochains numéros la parole aux différents acteurs.

Pour faire le plein d’articles proprement stupĂ©fiants, une seule adresse: emotionSPA

Note Ă  l’intention de la rĂ©dactrice qui ose Ă©crire: “En l’état actuel du droit, avouons que la situation crĂ©Ă©e par les textes est ambiguĂ«, ce qui peut constituer un vĂ©ritable chausse-trappe pour un Spa.”
Pour lever cette “ambiguitĂ© il est juste suffisant d’embaucher exclusivement des titulaires du DiplĂ´me d’Etat de Masseur-KinĂ©sithĂ©rapeute, une solution Ă©vidente, Ă©lĂ©gante… et juridiquement efficace!

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Comments

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  1. raph Sun, 24 Feb 2008 20:28:13 CET

    et quoi penser de cela ?
    http://www.ffmbe.fr/