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Relevé, fin 2006, sur le l’ancien forum du SN75, ce post plutôt intéressant:

NATIONALISATION…………………………………..

Bonjour,

Il y a quelques années, il n’était pas question de télétransmission, de CMU ou d’AME. Le kinésithérapeute gagnait honnêtement sa vie, tant bien que mal, en respectant si possible les règles de l’exercice libéral…. la concurrence se faisait en affinant sa pratique ou ses connaissances et chacun d’entre nous était connu pour sa pratique particulière.
Le règlement des séances se faisait pratiquement à la pièce et il était très difficile de se faire régler un traitement inefficace ou sans la présence effective du thérapeute.

Insidieusement, les règlements par un tiers, en partie puis totalement, ont petit à petit gagné nos cabinets. La fée informatique, au service de la rentabilité, nous a permis de toucher les subsides de l’administration directement, sans contrôle de l’assuré… rappelez vous, il y a quelques temps la signature obligatoire de l’assuré au bas de la feuille de soins….mais maintenant les ayants droit ne savent même plus le coût de leurs soins….nous devons accepter un travail payé à minima et à crédit. La priorité est souvent laissée au règlement du paquet de cigarettes quotidien, à la paire de Nike sport air ou au téléphone portable dernier modèle indispensable à la reconnaissance sociale, le règlement des soins ne passe qu’en dernière position puisque c’est un droit……il n’y a pas de devoir… de devoir de respect du thérapeute du cabinet, des rendez vous, et même des protocoles de traitement.. ….à quoi ça sert d’apprendre, les règles de prévention de la bronchiolite ou de savoir comment moucher efficacement son enfant puisque le kiné est là pour régler le problème juste en montrant un bout de papier et une carte. Ou est la responsabilisation du patient, ou est son éducation et l’économie de santé qui en résulte ?

Notre profession me rappelle ces tribus du fond de la jungle qu ‘on pollue petit à petit avec des facilités de vie illusoires, empoisonnées, qui nous tuerons à petit feu.
Les kinésithérapeutes parisiens, lentement endormis à coup de dépassements tolérés vont se voir assommés brusquement, rappelés à l’ordre par le droit des écrits et le respect des engagements conventionnels.

J’en viendrais presque à regretter l’époque maudite des quotas,. L’assurance maladie a vite fait machine arrière à notre grand étonnement…..il valait mieux pour elle, nous faire travailler plus, à plus bas prix le plus possible pour satisfaire la plus grosse masse électorale…
Il est toujours facile de faire valoir le droit à l’égalité des soins, et de culpabiliser le premier qui oserait élever la moindre critique à son encontre.

Cependant je rappelle à nos dirigeants que notre éthique, la raison même de notre engagement au sein d’une profession de santé, nous interdisent de refuser les soins au nécessiteux , charge à eux d’en faire le moins possible.
Force est de constater que nous sommes là pour apaiser le peuple et assurer ce que le gouvernement ne peut assurer. Et c’est à bas prix que nous le faisons.

En fait nous sommes entrain de subir la nationalisation de notre profession, plus de liberté de quoi que se soit, règlement par virement, contrôle total des revenus… et pour les deux ou trois rigolos qui trouveraient une façon d’arrondir leurs revenus avec des LPG ou autre chose l’URSSAF se chargera de vampiriser rapidement tout ça grâce aux nouvelles mesures.

La nouvelle convention qui se profile à l’horizon sera certainement historique, elle signera la fin de l’exercice libéral conventionné……… un petit espoir cependant…..si elle pouvait être signée sans augmentation de la lettre clef voir une diminution, avec une interdiction des DE, une obligation du tiers payant généralisé, 50 minutes de traitement par patient y compris pour les respis et un patient à la fois….. alors peut être que l’homos kinésithérapus crétinus se réveillerait…..

Lucky Luke

NB: j’exhume ce post surtout pour me souvenir de terminer un billet concernant les effets pervers de la télétrans!