Viens libérer tes «doshas» à l’ayurveda

Posted by kineblog on May 31, 2007

Via Sante.net:

L’ayurveda, une technique ancestrale qui « n’échappe pas à la récupération commerciale »
Libération consacre une page à la « science millénaire » de l’ayurveda, en provenance directe de l’Inde (via les Etats-Unis) .Le quotidien rappelle que c’est « un système de pensée qui prend en compte la globalité de l’être humain, du plus spirituel au plus physique ».
Le journal aborde la multiplication en France des « massages ayurvédiques, lignes de soins ayurvédiques, spas ayurvédiques, praticiens ayurvédiques », constatant que « la technique ancestrale indienne n’échappe pas à la récupération commerciale ».
Libération constate que cette « médecine [est] plus populaire en Occident qu’en son royaume ».
Le quotidien relève en effet que « la pratique ayurvédique n’existe en Inde que sous forme de médicaments bon marché et peu efficaces ».
Date de publication : 20-12-2006

Puis récupéré sur sos-therapires.org, cet intéressant commentaire d’Emmanuèle PEYRET:

QUOTIDIEN : mercredi 20 décembre 2006

L’examen des ongles n’est pas bien encourageant : là où normalement la couleur est unie, c’est très blanc puis très rouge, signe que la circulation va mal. Sans compter que, vu que l’ongle est bombé, on peut diagnostiquer des problèmes chroniques et digestifs récurrents, une faiblesse pulmonaire ou cardiaque. Examen de la langue, maintenant, sur laquelle on peut lire l’état de tout le corps : toxines dans le tube digestif, on assimile mal. Pas brillant. Il faudra pratiquer le son «cham» de façon régulière, car la résonance vibratoire porte des mémoires, des vies antérieures… Et acheter un râpe-langue pour une utilisation matinale : «Ça masse les organes», explique Sylviane. Qui est Sylviane ? Où est-on ? Dans un appartement hyper-feng shui du XXe arrondissement parisien, et Sylviane, figure-toi, est une praticienne ayurvédique. Mais si, l’ayurveda, cette science millénaire, en provenance directe de l’Inde (via les Etats-Unis), un système de pensée qui prend en compte la globalité de l’être humain, du plus spirituel au plus physique (comme l’ «apparence des selles», s’est enquise justement la praticienne). Pour être précis, relisons la brochure des praticiens français (trois ans de formation, évidemment pas reconnue par le conseil de l’ordre) : l’infiniment petit est le reflet de l’infiniment grand, ce qui se passe dans la nature se passe de la même manière dans le corps. Donc, les cinq éléments, l’éther (l’espace), l’air, le feu, l’eau, la terre, du plus subtil au plus concret, se retrouvent dans ton corps, et la combinaison des cinq constitue les trois doshas, ou humeurs biologiques : Vata, Pitta, Kapha. Bien. Chez Sylviane (60 euros la séance de deux heures de diagnostic, et 150 «patients»), on a échappé à la purification, qu’on appelle Panchakarma, consistant à évacuer les doshas déséquilibrés par le biais de vomissements ainsi qu’aux lavements rectaux ou à la saignée.

«Rejuvénation».

Mais pourquoi diable assommons-nous le lecteur avec cette prise de conscience qui aide à se rapprocher, je cite la brochure, du «cycle des renaissances et de la réalisation du Soi» ? Parce que cette intéressante et tout à fait respectable théorie millénaire, engendrée par la culture indienne, se répand dans la nôtre, au point de devenir, comme le dit Vincent Grégoire, du bureau de tendance Nelly Rodi, le « mass market des années à venir». Massages ayurvédiques, ligne de soins ayurvédiques, spas ayurvédiques, praticiens ayurvédiques (débusqués à l’inénarrable salon du zen mi-septembre à Paris, où l’ayurveda tenait le haut du pavé), et même centre ayurvédique, au fin fond du XVe arrondissement, que Sylviane, elle, juge un peu trop «commercial». A 100 euros le dimanche de découverte, «et rien à bouffer», peste une participante, Véronique, difficile de la contredire. Mais on y va quand même.
Tous en rond et en chaussettes sur le tapis, on se cogne un film sur le centre de Normandie qui fait des semaines bien-être (sept jours de Kayakalpa, ou «rejuvénation», coûtent la paille de 1 410 euros). On y voit le ponte de l’ayurveda local, dont le père «a connu Gandhi», on y entend beaucoup de suggestions sur le stress de l’Occidental, qui trouverait là une solution efficace pour se rééquilibrer les doshas. Aller vers sa vraie nature, se faire du bien, autant de phrases dans l’air du temps comme l’idée de soins et de diagnostics très personnalisés, chaque individu ayant une composition de doshas unique, voyez.
Sauf que l’image du gars enfermé dans un coffre avec une serviette sur la tête est, bien qu’amusante, un rien dissuasive. Passons sur les cancers qui guérissent tout seuls et le matraquage du «faire fructifier le savoir de l’Orient en Occident», sur la philosophie d’ «être dans le présent, oublier le passé» (Freud a un mauvais karma, là). Normalement il y avait cours de yoga, mais l’organisatrice en sari se défile : «Je ne vous sens pas trop dans l’humeur yoga après le film.» Ben voyons.

Corps astral.

Un peu sidérées d’être privées du moindre repas, même ayurvédique, on se retrouve au café devant un morne croque-monsieur. On parle hypnose ericksonienne, Liliane, ancienne prof d’anglais et «très mystique», explique qu’elle était fille de prince au Ve siècle dans une vie antérieure. Elle parle de corps astral et ésotérique, précise qu’elle pratique couramment l’urinothérapie pour se soigner. A déconseiller après un gewurtz et une choucroute, il faut que l’urine soit «très pure», souligne Véronique, prof de yoga à Chantilly. Celle-ci tient à recadrer un peu le débat sur l’ayurveda en avançant que c’est une approche de bon sens, d’équilibre, qu’évidemment il y a des dérives, qu’il faut piocher dans chaque culture et prendre ce qu’il y a de mieux. C’est certain. L’après-midi s’achève avec, enfin, un cours de yoga où, en fait de visualiser une bougie allumée, un temple grec, une montagne couverte de neige, une pluie torrentielle et un yogi en position du lotus au sommet de l’Himalaya, on sentit monter comme un fou rire. Les chakras en folie, on s’extirpa de là avec la ferme intention de laisser ce système de pensée qui prend l’être dans sa globalité à autrui.

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Comments

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  1. jiji Sat, 05 Apr 2008 23:36:28 CEST

    la matmut aussi promeut le massage ayurvedique dans son nr 4
    Matmutinfo 1er trimestre 2008 page 4 soutenant la
    fondation des entrepreneurs de la cite et le site
    http://vertnature.net/massage.aspx exercice illegal mk

  2. raph Sun, 06 Apr 2008 23:19:24 CEST

    et ?

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