P.C.D.P.A.V.D.

Posted by kineblog on April 16, 2007

kinésithérapie

La prise en charge de la douleur chez les personnes âgées vivant à domicile

10/04/07
La douleur est un phĂ©nomène très prĂ©sent chez les personnes âgĂ©es. Cependant, hormis les moments de douleur intense, les personnes âgĂ©es sollicitent très peu les soignants et craignent les mĂ©dications qui les rendraient passives, souligne une Ă©tude de la DREES. En effet, bien que signe certain de l’âge, la douleur est avant tout ressentie comme preuve de vie. ĂŠtre en capacitĂ© d’y rĂ©sister atteste d’une vitalitĂ© active. Aussi, les mĂ©decins Ă©prouvent des difficultĂ©s Ă  interprĂ©ter ce silence et Ă  Ă©valuer l’intensitĂ© de la douleur. La rĂ©currence dans le discours des patients et des soignants du poncif sur « les douleurs de l’âge » marque des failles dans la considĂ©ration et le traitement de la douleur. En outre, il y a souvent des divergences d’apprĂ©ciation du phĂ©nomène douloureux entre mĂ©decins et infirmiers, ces derniers Ă©tant, par leurs pratiques, plus proches des patients. Les personnes âgĂ©es ont tendance Ă  banaliser leur douleur ; elles prĂ©fèrent avoir recours aux antalgiques de base, Ă©vitant parfois certaines mĂ©dications par crainte d’effets secondaires gĂŞnants. Le plus important pour elles et de garder une part d’autonomie et de se maintenir Ă  domicile. L’Ă©tude rĂ©alisĂ©e par le CrĂ©doc pour la DREES cerne les diffĂ©rents profils et ouvre les voies de rĂ©flexion sur la prise en charge.

La lecture de cette Ă©tude de la très sĂ©rieuse DREES (document complet tĂ©lĂ©chargable Ă  DREES - Études et rĂ©sultats n° 566, avril 2007), me laisse se sentiment amer que la contribution du MK au maintient Ă  domicile des personnes agĂ©es est dĂ©cidement ignorĂ© (non-identifiĂ© ou sous-estimĂ©… faut dire que ces dernières annĂ©es les kinĂ©s se bousculent plus trop au portillon gĂ©riatrique).

Cependant qu’il est Ă©vident que vu la mĂ©thode employĂ©e, un tantinet “Ă  l’arrache”, c’Ă©tait bien mal barrĂ© pour les kinĂ©sithĂ©rapeutes:

L’étude s’est intéressée à 25 personnes âgées (18 femmes et 7 hommes, de 73 à 93 ans) souffrant de douleurs chroniques ou liées aux soins, et prises en charge en ambulatoire par la médecine libérale ou par des structures de type SSIAD (services de soins infirmiers à domicile) et HAD (hospitalisation à domicile).
Ont également été interrogés 25 médecins, infirmières ou aides-soignantes directement impliqués dans les soins apportés à ces patients.
Les entretiens ont été menés en Ile-de-France, en octobre et novembre 2005, au domicile des patients et sur le lieu d’exercice des professionnels.

Poutant deux entretiens révèlent que:

«On a des choses à proposer, mais je crois que la chronicité, elle sera toujours là : c’est la vieillesse, c’est les articulations complètement rétractées…» [Infirmière d’hospitalisation à domicile, HAD.]

Ce qui aurait pu leur mettre la puce Ă  l’oreille…
Puis,

Le constat qu’il existe une relation directe entre la perte de mobilité et la douleur chronique est évoqué par certains médecins.
«Il faut une prise en charge de la douleur au niveau psychologique, pour renforcer l’autonomie.
Pour la faire un peu marcher (la patiente), pour essayer de la renforcer dans son équilibre, il faudrait quelqu’un qui s’occupe d’elle et qui la stimule, par des massages, des mobilisations articulaires essentiellement.»[Médecin de ville.]

Et crotte, on y Ă©tait presque, mais ça sort pas… y a vraiment de quoi devenir parano !

La conclusion est tout bonnement édifiante:

Coexistent en réalité deux approches décalées de l’intervention sur les cas de douleur intense. D’un côté, les médecins se focalisent sur les moyens d’agir sur le système sensoriel afin d’endormir le signal douloureux ; de l’autre, les infirmiers cherchent à stimuler l’activité physique et à favoriser la relaxation pour atténuer le ressenti de la douleur.
«Tout ce qui est massage, ergothérapie, thalassothérapie, kinésithérapie… est un bon complément à la thérapeutique médicamenteuse…
C’est un bon complément, c’est clair : le fait de mal vivre, de souffrir, d’être inquiet, ça potentialise la douleur physique.»
[Infirmière HAD.]

Comme d’habitude les infirmières sont prĂ©sentĂ©e comme des braves filles dĂ©vouĂ©es et compĂ©tente qui “stimulent l’activitĂ© physique et favorisent la relaxation”… de quoi se faire dessus tout debout.
La rĂ©alitĂ© est pourtant tout autre (et je suis bien plaçé pour le savoir)… elles passent bien souvent plus de temps dans leurs bagnoles qu’au chevet du patient.

Le masseur-kinĂ©sithĂ©rapeute est donc le grand absent de ce panorama de la prise en charge de la douleur des vieillards Ă  domicile… pourtant ont bien Ă©tĂ© mentionnĂ© dans cette Ă©tude les termes “massage, mobilisation, Ă©quilibre et marche”… c’est marrant mais ça ressemble pourtant très fort Ă  une prescription de …masso-kinĂ©sithĂ©rapie!

Il y a des jours comme ça oĂą je me dis que je ferai mieux de passer une licence de clown et de laisser tomber tout ce petit monde…

NB: la thalassothĂ©rapie Ă  domicile… fallait quand mĂŞme oser, surtout venant de la part de personnel qui trouve gĂ©nĂ©ralement que la toilette au lit c’est beaucoup plus rapide !

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