émergence de la kinésithérapie en France à la fin du XIXème siècle

Car il est indispensable de faire connaĂ®tre ce remarquable travail de Jacques Monet1, kinĂ©sithĂ©rapeute, docteur en sociologie et directeur de l’ADERF (Ă©cole de masso-kinĂ©sithĂ©rapie historique qui a fĂŞtĂ© ses 60 ans d’existence il y a peu)… et dont le site est hautement recommandable.
Cette thèse pour le doctorat en sociologie (juin 2003), enrichie d’une remarquable iconographie, tĂ©lĂ©chargeable en trois parties au format pdf, pour un total de plus de 700 pages (35Mo), est une somme que tout MK qui se respecte devrait connaitre!
Je me permet de reproduire ici le rĂ©sumĂ© prĂ©sent sur le site (qui mĂ©rite d’ĂŞtre explorĂ©) de la BIUM (bibliothèque interuniversitaire de mĂ©decine et d’odontologie), mais , on est bien d’accord, c’est juste pour vous mettre l’eau Ă la bouche:
La recherche porte sur l’analyse des processus qui ont abouti Ă la pĂ©nĂ©tration, Ă l’utilisation et Ă une certaine lĂ©gitimation de la kinĂ©sithĂ©rapie (massage et gymnastique) dans le champ mĂ©dical, en particulier dans celui des spĂ©cialitĂ©s Ă©mergentes. Dans la mouvance hygiĂ©niste de la fin du XIXème siècle, la mĂ©dicalisation de ces pratiques ouvre la voie Ă des perspectives dans l’art de guĂ©rir. Les mĂ©decins initiateurs en reconnaissant la qualitĂ© d’agent thĂ©rapeutique aux mĂ©thodes prĂ©conisĂ©es, tentent de leur confĂ©rer un statut mĂ©dical, consignant et Ă©nonçant un savoir thĂ©orique et abstrait, attribut des professions Ă©tablies pour qu’elles soient enseignĂ©es Ă la FacultĂ©. Pour les mĂ©decins promoteurs d’une mĂ©decine naturelle ou physique, ces nouveaux outils thĂ©rapeutiques sont Ă considĂ©rer comme une nouvelle discipline, voire une nouvelle spĂ©cialitĂ© mĂ©dicale. Mais, les thĂ©rapeutiques manuelles et mĂ©caniques, sont l’apanage des rebouteurs, guĂ©risseurs, magnĂ©tiseurs, gymnastes et autres profanes, voire des charlatans, considĂ©rĂ©es comme indignes des docteurs en mĂ©decine. Le rĂ©seau d’intĂ©rĂŞts qui se constitue, rassemble un groupe multiforme d’acteurs qui, dans la mouvance de l’application d’autres agents physiques (Ă©lectricitĂ©, eau, air), tentent d’élargir et de rassembler les traitements par ces agents dans une nouvelle vision de la thĂ©rapeutique : la physiothĂ©rapie. Quelques mĂ©decins praticiens rĂ©clament l’exclusivitĂ© des pratiques, d’autres prĂ©fèrent les confier Ă des aides de proximitĂ© formĂ©s Ă la disposition du corps mĂ©dical pour assurer les manipulations pĂ©nibles. On se situe alors dans le cadre d’une division du travail particulière oĂą le mĂ©decin est contraint de partager une branche de la thĂ©rapeutique. La structuration des mĂ©thodes et la prĂ©sence d’un praticien formĂ© pour les appliquer, limitent la pĂ©nĂ©tration de ces mĂ©thodes qui imposent au mĂ©decin d’exercer un mĂ©tier manuel. La crĂ©ation des centres de physiothĂ©rapie organisĂ©s par l’Institution militaire pendant la guerre de 1914-1918, lĂ©gitime la physiothĂ©rapie dans ce qu’elle a d’utile pour la rĂ©cupĂ©ration et la rééducation des blessĂ©s. Le massage apparaĂ®t comme un invariant de l’ensemble des pratiques qui justifie la prĂ©sence d’un professionnel formĂ© dans des Ă©coles en ville, dirigĂ©es par un mĂ©decin pour l’exercice d’un mĂ©tier mĂ©dical.
- Jacques MONET
Kinésithérapeute cadre de santé
Lauréat des Académies nationales de médecine et de chirurgie
Membre de la SociĂ©tĂ© française d’Histoire de la MĂ©decine
Ancien membre du Conseil supĂ©rieur des profession de santĂ©, ancien membre du Conseil scientifique de l’ANAES
Docteur en sociologie Paris I Sorbonne, post doctorant au Centre de sociologie européen (CSE)
Qualifié maitre de conférences des universités en épistémologie, histoire des sciences et des techniques
kinĂ©sithĂ©rapeute Ă l’hĂ´pital St Antoine service d’orthopĂ©die et traumatologie
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